mardi 22 février 2011

Le mur



Le mur est un recueil de nouvelles publié en 1939. Cinq nouvelles composent ce recueil :
- Le mur
- La chambre
- Erostrate
- Intimité
- L'Enfance d'un chef
L'ensemble du recueil obtint le prix populiste en 1940.
Jean-Paul Sartre qualifia ces nouvelles de " cinq petites déroutes tragiques et comiques ". Il dédia ce recueil à Olga Kosakiewics ( actrice et amie de Sartre ).



Le mur :  Il s'agit de l'histoire d'un homme condamné , qui attend la mort. Cet homme, Pablo Ibbieta, pour avoir aidé un insurgé , est victime de ses actes. Il se surprend , au fil des heures, à renier la vie dans sa superficialité et à désirer son aspect uniquement primitif : boire, manger, dormir. Ainsi, face au mur , à la mort, l'homme , quelque soit son histoire, est un homme , rien de plus.

" Quelques heures ou quelques années d'attente c'est tout pareil , quand on a perdu l'illusion d'être éternel. "




La chambre :  Récit d'une femme , Eve, qui refuse de voir son mari comme un homme fou, malade. Elle s'obstine , n'écoute pas les conseils du médecin, de ses parents. Elle s'enferme , s'emmure, avec l'homme qu'elle a aimé .Cependant, la folie s'apparente au fil des pages à l'amour démesuré d'Eve  : refus de laisser soigner l'être malade,  envisager le crime passionnel plutôt que de reconnaître la maladie de l'autre. La folie n'est donc pas forcément là où elle semble la plus évidente.

" Un jour, ces traits se brouilleraient, il laisserait pendre sa mâchoire, il ouvrirait à demi des yeux larmoyants. Eve se pencha sur la main de Pierre et y posa ses lèvres : "Je te tuerai avant.". 



Erostrate :  Paul Hilbert est un homme à la personnalité complexe et dérangeante. Il hait l'Homme et ne peut entretenir de réels rapports tant humains que sexuels. Il est prisonnier de sa condition d'homme et ne cherche qu'à la dominer. Ainsi, Paul Hilbert va tuer. Le meurtre de l'Autre ne le satisfaisant pas , il s'abandonnera aux Hommes en refusant de se suicider.


"Moi je ne demande rien à personne,mais je ne veux rien donner non plus".


---> Erostrate est l'incendiaire du temple d'Artémis à Ephèse. Il expliqua qu'il commit ce geste en recherchant la célébrité. Son nom est alors interdit de citation mais un historien du nom de Théopompe le mentionne et il est repris au fil des siècles dans des écrits , ce qui valut à Erostrate sa "célébrité" postérieure.  

"Je le connais votre type, me dit-il. Il s'appelle Érostrate. Il voulait devenir illustre et il n'a rien trouvé de mieux que de brûler le temple d'Éphèse, une des sept merveilles du monde.
— Et comment s'appelait l'architecte de ce temple ?
— Je ne me rappelle plus, confessa-t-il, je crois même qu'on ne sait pas son nom.
— Vraiment ? Et vous vous rappelez le nom d'Érostrate ? Vous voyez qu'il n'avait pas fait un si mauvais calcul."




Intimité : Lulu et Henri sont mariés. Leur mariage est un échec : Lulu est infidèle et Henri est violent et impuissant. Ils sont malheureux. Lulu se confie à son amie Rirette qui comprend très vite la complexité d'un mariage qui subsiste malgré le manque d'amour , de sexualité et de respect. Sartre montre ici comment le mariage , sans amour , peut s'avérer être une prison et comment la sexualité peut elle prendre la forme de la liberté.


"Le plaisir il n'y a que moi qui sache me le donner."
" On ne peut pas faire le bonheur des gens malgré eux."




L'enfance d'un chef :  Il s'agit de l'histoire d'un homme , Lucien , dont la vie paraît toute tracée mais qui , au travers de différentes actions , va changer sa destinée dans l'espoir de devenir quelqu'un. Lucien ne cesse , dans sa jeunesse , de s'interroger sur son existence. Il tente de se forger une identité par le biais d'expériences sexuelles , de psychanalyses ou de prises de position politique. Sa quête le mènera à devenir antisémite. Ainsi, cette nouvelle, trace le parcours d'un homme enfermé dans ses questionnements , dans sa quête identitaire et ,pour qui , le fascisme deviendra une source d'affirmation. Sartre amène ici le lecteur à un questionnement sur l'être et sur les limites d'une quête identitaire : doit-on s'identifier par opposition aux autres ? Ou , existons-nous grâce à l'Autre?


"Voilà donc que , de nouveau, on lui offrait un caractère et un destin, un moyen d'échapper aux bavardages intarissables de sa conscience, une méthode pour se définir et s'apprécier."
"Là où je me cherchais, pensa-t-il , je ne pouvais pas me trouver."
"Et lui, il était, il serait toujours cette immense attente des autres :"c'est ça un chef"."


Voici un lien pour acheter ce livre ---> http://www.amazon.fr/Mur-Jean-Paul-Sartre/dp/2070368785



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire